Grève de 3 jours au MENA : l’IS-MENA dénonce des intimidations de sa tutelle et veut porter plainte à Genève
L’Inter Syndicale du Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (IS-MENA), a organisé ce samedi 12 octobre 2024, à Abidjan, une conférence de presse. Il s’est agi d’expliquer la raison du maintien de sa grève de 3 jour prévu du mardi 15 octobre au jeudi 17 octobre 2024 sur l’ensemble du territoire ivoirien.
« Les organisations syndicales des, suite à des AG, ont décidé d’observer un arrêt de travail de trois (3) jours, les 15, 16 et 17 Octobre 2024. Ceci, pour dénoncer la parodie de dialogue peu constructif et improductif qui a cours depuis près de deux (2) ans, et par la même occasion exiger un véritable cadre de discussion constructive, avec des résultats concrets, en vue de satisfaire nos revendications prioritaires dont le point d’orgue reste l’octroi de primes trimestrielles conséquentes aux personnels des secteurs Education – Formation, Santé, Emploi et Affaires Sociales », souligne le propos liminaire parvenu à la rédaction du groupe de presse GOVCom.
Aussi, cette conférence de presse a permis d’expliquer pourquoi l’IS-MENA a refusé le cadre de dialogue proposé par le Ministère de la Fonction publique et de la Modernisation.
« Le cadre qui nous a été proposé est le Comité Consultatif de la Fonction Publique. Malheureusement, son objet, avec une densité de sujets à l’ordre du jour et l’absence de chronogramme, ne nous rassurent pas sur le traitement diligent de notre revendication. La cérémonie d’installation du Comité Consultatif de la Fonction Publique, nous a laissé un arrière-goût d’inachevé. Nous étions donc tous désemparés », souligne le document.
L’IS-MENA a également décrié l’attitude de menaces du ministère de tutelle, le MENA, à travers le directeur des ressources humaines.
« Et, c’est dans cette situation de doute, d’inquiétude et de désespoir, à la recherche d’une hypothétique porte de sortie que nos autorités ministérielles ont mis de l’huile sur le feu, en mettant à mal la liberté syndicale. Il s’agit du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation où particulièrement le directeur des Ressources humaines qui fait feu de tout bois en envoyant partout sur toute l’étendue du territoire national des missions de menaces de mutations abusives, de suspension, de relèvement de fonctions, de privations de certains services aux enseignants, directeurs d’école, IEPP et Chefs d’Etablissement. Il est même allé jusqu’à associer à cette macabre initiative, certains de nos illustres préfets et sous-préfets pour proférer des menaces à nos camarades sur le terrain », relève cette organisation.
A cet effet, l’IS-MENA a dénoncé devant la presse cette manière de faire qui selon elle va contre le droit de grève et les recommandations de l’Organisations internationale du travail (OIT).
« Nous protestons vivement contre ces méthodes inacceptables dignes d’un autre âge et rappelons à l’opinion nationale et internationale que la Côte d’Ivoire, notre pays est un Etat de droit où la liberté d’expression et d’association sont garanties.
Mieux, la démocratie se nourrit de contradiction. Le droit de grève est un droit constitutionnel. Les lois relatives au Statut général de la Fonction publique et au Code du travail le réaffirment.
Toutes ces dispositions légales découlent des Conventions 87 et 98 de l’OIT sur La Liberté syndicale et la Négociation Collective qui ont été ratifiées de façon souveraine par la Côte d’Ivoire.
Le Protocole d’Accord Portant Trêve sociale, qui est un accord de parties, ne saurait abroger toutes ces dispositions conventionnelles et légales », a fait savoir l’IS-MENA.
Cet inter syndical qui n’entend pas céder selon elle à ces intimidations de leurs camarades a demandé aux autorités ivoiriennes de cesser de traquer et de menacer leurs camarades enseignants et autres fonctionnaires qui usent d’un droit légal.
Aussi, les syndicats membres de cette organisation ont tenu à mettre en garde les autorités qui veulent leur ôter leur droit de grève qui existe dans la Constitution ivoirienne. « Si ces menaces et autres intimidations ne cessent pas, nous porterons plainte auprès de la Commission des Normes de l’OIT à Genève afin que le gouvernement réponde de ses actes », préviennent-ils.
Les membres de l’IS-MENA ont donc invité les autorités à satisfaire leurs revendications. « Nous demandons à nos autorités d’apporter des solutions idoines à nos préoccupations en mettant de côté les menaces et toutes les formes d’intimidation. Nous voulons de meilleures conditions de vie pour donner la pleine mesure de nos capacités et assurer sereinement le développement de notre pays », indiquent-ils.
En somme, l’IS-MENA a appelé ses membres à rester mobilisés afin d’observer comme prévus, les 3 jours de grèves annoncés. « A nos camarades des secteurs de l’Education-Formation, Santé, Emploi et Affaires sociales, nous vous invitons à être mobilisés et à observer strictement le mot d’ordre de grève, les 15, 16 et 17 octobre 2024, pour réclamer la prime trimestrielle d’incitation », lance-t-elle.
Il faut noter que l’IS-MENA, réclame au moins 11 organisations syndicales y compris des fédérations syndicales, membres sous tutelle du Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation.
Benoît Kadjo