Ah, l’Ecole ivoirienne ! Est-on en droit de soupirer. Car aujourd’hui, cette école est un secteur à problème. A grands problèmes. C’est un cocktail Molotov ! Notre école a perdu de sa marque, ses repères, ses qualités… Notre école, en charge de former les cadres et élites de demain, est actuellement sous perfusion. Parce que depuis quelques années, elle n’a pas bénéficié d’un bon diagnostic qui devrait être accompagné d’un bon remède. On ne peut guérir de son mal que quand le mal est détecté et traité avec le médicament qu’il faut. Tout le monde sait de quoi souffre l’Ecole ivoirienne. Mais, à commencer par les autorités gouvernementales elles-mêmes, on veut cacher le soleil avec la main.
Sinon, chaque jour, que ce soit les parents d’élèves, les étudiants, les élèves, les syndicats d’enseignants du privé comme du public, les enseignants du supérieur, du secondaire, du primaire comme du préscolaire, tous parlent de l’Ecole ivoirienne et de ses maux. Et nul ne l’ignore. Au niveau du primaire et du secondaire par exemple, on ne cessera jamais de le dire, on ne peut pas avoir un enseignement de qualité tant que ceux qui dispensent cet enseignement ne sont pas dans les conditions minimum ou les conditions qu’il faut. A savoir : avoir des classes désengorgées, des enseignants bien formés et bien payés, des conditions de vie et de travail au-dessus de la moyenne, des enseignants qui n’attendent pas leur premiers salaires 2 ans, 3 ans après ou qui ne soient pas obligés de dealer avec une partie de leur salaire pour pouvoir entrer en possession de ce salaire, des enseignants qui sont bien logés, parce qu’ils ont de bonnes indemnités de logements… Ou des enseignants qui viennent à l’enseignement par vocation et non par contrainte, des enseignants qui sont écoutés par leur Ministère de tutelle.
Parce que « à un on va vite, mais ensemble, on va loin ». Il en est de même avec l’enseignement supérieur. Actuellement, l’on a l’impression que tout va pour le meilleur des mondes. Mais en réalité, surtout dans nos Universités publiques, c’est la croix et la bannière pour nos étudiants dont les parents n’ont pas l’argent pour leur assurer les études dans des Universités privées. Où se retrouvent les mêmes professeurs mais qui donnent mieux les cours parce que mieux traités. Un système Lmd toujours à la recherche de ses marques sans mesures d’accompagnement et d’application adéquate. C’est par miracle que nous avons des étudiants qui arrivent à se frayer un chemin dans la vie professionnelle. Cela fait honte quand on apprend que les Universités ivoiriennes ne sont même pas classées même au niveau africain. Alors que nous avons des présidents d’universités, de grands enseignants et un Ministère en charge de ces universités sans grade.
En tout cas, il y a beaucoup à faire. Il n’est donc pas sot de dire que l’Ecole ivoirienne est un difficile héritage ! Si l’on veut vraiment aller à l’émergence, il faut accepter les critiques, surtout constructives. C’est pourquoi, vivement, les états généraux de l’Ecole, annoncés par la ministre Mariatou Koné.
Benoît Kadjo