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Ouverture symposium sur l'enseignement bilingue

Côte d’Ivoire : l’enseignement bilingue au centre d’un symposium

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Un symposium dont le thème est « Améliorer l’éducation par l’enseignement bilingue : Etat des lieux et actions pour l’avenir » s’est ouvert ce lundi 25 avril 2022 à Abidjan dans la commune de Cocody. Ce symposium prévu sur 3 jours à Abidjan et à Grand-Bassam a pour objectif de faire le bilan de l’expérimentation de l’enseignement bilingue en Côte d’Ivoire et ouvrir des perspectives.

La ministre Mariatou Koné, présidente de ce symposium n’a pas caché sa joie de voir cela se tenir en Côte d’Ivoire. « Madame et monsieur, par notre présence à ce symposium, nous sommes conscients de participer à une nouvelle phase pour l’enseignement bilingue, langue nationale français dans notre pays. Malgré les apparences, le bilinguisme est la source d’un inestimable trésor. Parce que nos enfants, ont de ce fait, de leur rapport avec le monde, s’enrichissent de la diversité de nos repères linguistiques et culturels », a fait savoir la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation ivoirienne.

Pour Mariatou Koné, les particularités linguistiques ivoiriennes contribuent à l’essor du Français en lui imprimant le motif de l’histoire de la Côte d’Ivoire et de sa vision du monde. « Nous n’occulterons pas ce que les linguistes et autres pédagogues sont unanimes à reconnaître. A savoir la langue Française en tant que langue d’apprentissage scolaire peut constituer un facteur inhibiteur, notamment pour les enfants des zones rurales où ceux-ci n’ont pas de contact régulier avec celle-ci, où ils n’ont de contact que lors qu’ils accèdent à l’école primaire », a dit la présidente de ce symposium.  

« Pourtant, à l’âge scolaire, la langue maternelle a déjà structuré la personnalité de base de l’enfant. C’est pourquoi, il serait absolument inopérant de construire une stratégie pédagogique qui ne s’appuie pas, d’abord, sur l’environnement socio-culturel de l’apprenant, à travers l’utilisation du médium qu’est sa langue maternelle », a précisé Mariatou Koné.

La photo des officiels du symposium sur l'enseignement bilingue
Les officiels du du symposium sur l’enseignement bilingue ont fait une photo de famille.

Elle a par ailleurs ajouté que « l’introduction des langues nationales dans l’éducation est donc une belle initiative » dont elle se félicite. En remerciant les différents partenaires qui ont décidé d’accompagner ce projet. Mariatou Koné a, à travers symposium rappelé le gouvernement ivoirien a choisi 10 ethnies sur plus de la soixantaine que compte la Côte d’ivoire dans le cadre d’un projet pilote sur l’Enseignement bilingue de le pays.

Avant son intervention, la directrice de l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et de la formation (IFEF), le secrétaire général de la Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFENEM) et Ido Yao, directeur du Bureau international de l’éducation (BIE) de l’Unesco, basé à Genève se sont succédé pour parler de l’introduction de l’enseignement bilingue dans l’enseignement qui a donné des résultats ailleurs (Rwanda, Burkina Faso…).

Pour Ido Yao, la mise en œuvre de l’enseignement bilingue dans les Etats africains est confrontée à deux (2) difficultés. La première, c’est le manque de volonté politique. La seconde difficulté, c’est le coût onéreux de sa mise en œuvre.

Les responsables de ces différentes organisations ont dit être disponibles à accompagner la Côte d’Ivoire afin qu’elle s’inscrive au nombre des pays qui ont décidé de privilégier l’enseignement bilingue comme nouvelle pédagogie pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement, de la formation et pour une école résiliente.

Nanan Tanoe, convié à l’ouverture de ce symposium, a, au nom des rois et chefs traditionnels dit sa joie de voir valoriser les langues traditionnelles en les introduisant à l’école. Pour lui, il s’agit, à travers cette initiative, de valoriser les différentes cultures nationales dont les rois et chefs traditionnels sont les garants. 

Il faut noter que ce symposium se tient du 25 au 27 avril 2022 où les participants devraient produire des recommandations à l’adresse des autorités gouvernementales et éducatives et des partenaires techniques et financiers.  

Benoît Kadjo

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