Benoît Kadjo est le directeur de publication de l’hebdomadaire L’ECOLE. Ce journal spécialisé dans le secteur éducation-formation de la maternelle au supérieur et sa direction de publication ont décidé d’initier un concours de propreté dans les écoles des différentes communes et départements ivoiriens afin de contribuer à la promotion d’un environnement sain, gage d’une bonne santé et d’un mieux-être des élèves dans les établissements. Pour en savoir davantage sur ce projet qui se fera dans les communes, Benoît Kadjo répond à certaines préoccupations dans cette interview.
Vous êtes le directeur de publication du journal L’ECOLE. Vous avez décidé de lancer un concours de propreté dans les écoles au niveau des communes et départements. Pourquoi ce concours de propreté ?
Vous savez, à la rentrée, nos enfants passent plus de temps dans les écoles qu’à la maison. Et pour nous, qui avons décidé d’accompagner l’Ecole ivoirienne à travers notre journal L’ECOLE dont la périodicité est un hebdomadaire, c’est-à-dire qu’il parait une fois par semaine, c’est important de susciter un engouement pour la garantie de la propreté dans les écoles. Car, plus l’Ecole est propre, plus nos enfants sont en bonne santé, plus ils s’y sentent en sécurité, plus ils ont envie d’y rester pour apprendre. Vous savez, je connais des établissements publics où on urine, on défèque, ou on y trouve toute sorte d’ordures. Quant aux toilettes ou latrines, pour les écoles qui en possèdent, c’est souvent très dégelasse à voir. Je n’en dirai pas plus. Car, il faut s’y rendre pour découvrir ce qui s’y passe. C’est la même chose dans certaines écoles privées. Pour nous, il faut trouver un début de solution.
Alors, comment comptez-vous organiser ce concours sur la propreté dans ces écoles communales ?
Nous avons une équipe de reportage qui sillonnera les communes. Pour mieux faire le travail, dans chaque commune, nous allons sélectionner cinq (5) établissements par mois. Dans ces établissements que nous visiterons, nous allons faire des prises de vue (vidéo et photos) de la cours, dans les classes, dans les arrières cours, derrière les classes, dans les latrines etc. Une fois terminée, nous avons un jury qui va visionner ces établissements et chaque membre du jury donnera une note. C’est l’addition des notes qui permettra de déterminer mensuellement l’ECOLE la plus propre.
Qui sont les membres du jury ou en clair, comment sont choisis les membres du jury.
Les membres du jury seront composés de parents d’élèves, d’élèves, de journalistes, d’enseignants, de directeurs d’école et si possible de certains membres de nos sponsors. Ce ne sera pas une équipe figée de jury pour ne pas que cela donne des idées à certains membres. Donc nous allons recomposer chaque fois l’équipe du jury afin de toujours tendre vers l’objectivité.
Objectivement, quel est le nombre exact des membres du jury ?
Moins d’une dizaine en tout cas. Nous comptons prendre au plus 6 personnes. Et voir dans quel cadre on pourra élargir le nombre. Sinon objectivement comme vous le demandiez, ce jury sera composé d’un parent d’élèves, d’un élève, d’un journaliste, d’un enseignant, d’un éducateur et d’un représentant d’un sponsor. Je crois que cela fait pour le moment les six membres bien comptés. Pour nous, il est important de diversifier la qualité de chacun. Et nous voulons faire participer les enseignants, les éducateurs d’école, les élèves afin qu’ils jugent eux-mêmes leur lieu de travail et d’apprentissage. Cela pourrait leur permettre de prendre conscience afin d’être plus regardant et d’attirer l’attention des uns et des autres à la promotion d’un environnement sain et propre. Vous savez, parfois les enfants jouent dans des endroits où on y trouve tous comme je l’ai dit plus haut. Des morceaux de bouteilles, des excréments humains, dans les odeurs d’urine… Nous disons que nos enfants sont innocents, il faut les protéger. Car comme on le dit, ce sont les futurs cadres de ce pays. Aussi, je crois que cela permettra à chaque responsable d’établissement de créer un service de veille pour la propreté, d’organiser un service de propreté dans l’école et aussi d’apprendre aux élèves et enseignants, la protection de l’environnement et de leur cadre de travail et d’apprentissage.
Votre idée est noble. Mais comment comptez-vous organiser les séances de prise de vue. Avant chaque visite d’établissement, allez-vous adresser un courrier au chef d’établissement pour leur dire que l’équipe arrive tel jour ? Comment cela va se faire concrètement ?
Merci pour la question. Je crois que si nous devons adresser un courrier pour dire à chaque responsable d’établissement qu’on arrive, c’est biaisé l’objectif du concours. Il fera tout pour que ce jour-là le ménage soit fait et bien fait. Non. Nous comptons associer à ce concours les Ministères de tutelles. A qui nous allons adresser des courriers pour avoir leur quitus pour faire notre travail sans gêne. Si nous avons l’autorisation des différents Ministères de tutelle, que sont les Ministères l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA), de l’Enseignement Technique, de la formation professionnelle et de l’Apprentissage (METFPA) et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), cela nous suffira pour parcourir sans crainte ces établissements. Avec ces autorisations, nous ferons ampliation aux différentes inspections. Nous allons également informer les maires par courrier, de l’existence de notre concours qui se passera respectivement sur leur territoire communal.
Après les prises de vue, quels sont les critères d’appréciation ?
Oui c’est important, les critères d’appréciation ou de notation. Pour éviter qu’on nous vole notre idée, nous préférerons pour le moment ne pas les dévoiler. Mais nous avons prévu une fiche de notation qui sera soumise aux membres du jury qui sera limitée à 50/50. Et lors de la délibération, nous allons présenter nos critères à chaque établissement qui sera en compétition ou sélectionné.
Comment allez-vous faire la délibération ?
C’est aussi important cette partie. Après que les membres du jury ont fini leur travail, nous allons choisir un jour de la dernière semaine du mois. Nous pensons, par exemple, au dernier samedi du mois, dans la matinée. A partir par exemple de 9h. Juste 2h du temps. Nous allons choisir un espace où nous organiserons la proclamation des résultats. Ici également, toujours dans un souci de transparence, nous allons trier sur le volet 6 personnes dans la foule pour noter chaque établissement à l’issue de notre projection diapo. C’est à l’issue de cela que le président du jury proclamera les résultats. Après les résultats, nous récompenserons les deux (02) premiers méritants. Mais nous allons avoir des prix de consolation pour permettre aux établissements malheureux de se préparer pour d’autres passages. Donc, nous allons prévoir pour eux du matériel d’entretien. A savoir, des balais, des brouettes, des bottes, des produits d’entretien etc.
Quels sont les prix que vous avez prévus pour encourager les vainqueurs ?
Nous prévoyons des récompenses en nature et en espèces avec la contribution de nos partenaires. Je vous rassure que nos gagnants ou participants ne seront pas laissés pour compte. Nous continuons de discuter avec les partenaires ou des sponsors. Car pour nous, il faut créer une saine émulation au sein des établissement privés et publics en matière de salubrité et surtout d’environnement de travail propice et favorable pour l’épanouissement de nos élèves. Et donc, nous voulons avoir énormément de lots pour les lauréats afin que tous les établissements prennent ce projet au sérieux.
Au sujet des sponsors et des partenaires, que gagnent-ils ?
C’est vraiment important de le savoir. Nous y avons pensé. Parce qu’ils ne peuvent pas nous accompagner sans qu’ils ne sortent gagnant. Surtout que nous parlons de partenariat gagnant-gagnant. D’abord, nous leur demandons de nous envoyer un encart publicitaire que nous allons mettre sur la page des partenaires dans le journal L’ECOLE et un encart que nous mettrons aussi sur le site : www.lecoleinfos.net. Et puis, lors de la délibération, ils auront un temps de 3mn pour présenter l’un de leurs produits phares, à l’assistance et si possible distribuer des échantillons. Nous sommes en train d’harmoniser tout cela. Mais je rassure que nos partenaires et sponsors seront bien traités dans ce projet.
Et les membres du jury ?
Bon, pour le moment ce sera du bénévolat. Parce que nous sommes en train de chercher à boucler notre budget. Si c’est boucler, ils ne seront pas oubliés. Car, ne dit-on pas que l’ouvrier mérite son salaire ?
Peut-on savoir la date de commencement de ce projet ?
Par la grâce de Dieu, si nos sponsors et partenaires se manifestent rapidement, nous avons prévu récompenser les premiers lauréats fin novembre 2021. A savoir, le samedi 27 novembre 2021. Et nous comptons commencer le projet dans la commune de Koumassi où se trouve le siège de notre journal. Nous avons décidé de nous donner les moyens pour que ce projet fasse tache d’huile auprès des responsables d’école, des élèves, des enseignants, des étudiants, des éducateurs, des inspecteurs, des conseillers pédagogiques…Même auprès de nos gouvernants. Car, nous placerons les différentes étapes sous leur présidence, patronage et parrainage. D’autres autorités seront également sollicitées. Car l’Ecole, c’est l’affaire de tous.
Quel appel particulier avez-vous à lancer ?
Oui, je voudrais vraiment m’adresser à nos autorités en charge de l’éducation-formation en Côte d’Ivoire. Le journal L’ECOLE veut entièrement contribuer à la bonne marche de notre école. Surtout qu’au niveau de l’Education nationale, le thème de la rentrée scolaire cette année est : « Soyons des citoyens responsables ». Le journal L’ECOLE veut prendre sa part de responsabilité. Cela, d’abord à travers les écrits pour féliciter, conseiller, proposer et dénoncer. Mais aussi, à travers ce projet, aider nos établissements à mieux se disposer à accueillir et préparer nos élèves et étudiants dans un cadre d’étude propice à la réussite. Pour ce faire, nous leur demandons de vraiment nous accompagner. Aux responsables d’entreprises, nous voudrions tisser un partenariat gagnant-gagnant. Qu’ils acceptent de nous accompagner également. Nous avons besoin de récompenser nos lauréats. Et ils peuvent nous aider à avoir les différentes récompenses en nature et en espèce. Ils ont une place choix dans ce projet. Nous comptons vraiment sur tout le monde pour redorer le blason de l’Ecole ivoirienne. Merci d’avance à chacun. Dieu nous garde.
Réalisée par : Salomon Siki