L’Assemblée générale annoncée ce mercredi 5 mars 2025 par les Intersyndicales du MENA et du METFPA à la Cathédrale Saint Paul du Plateau, à Abidjan n’a pas eu lieu. Elle a été empêchée par des éléments de la Police nationale ivoirienne. Des participants qui étaient dans la salle ont même été arrêtés, selon les organisateurs.
Que s’est-il vraiment passé pour que le gouvernement ivoirien ait recours aux éléments de la Police nationale pour empêcher l’assemblée générale des Intersyndicales du MENA et du METFPA ? La question reste encore sans réponse. Car les organisateurs mêmes s’étonnent de cette immixtion des forces de sécurité intérieures dans cette AG qui participe de l’usage du droit syndical.
Comme l’hebdomadaire L’Ecole l’avait déjà écrit dans les colonnes de sa dernière parution de la semaine, la convocation émise par le porte-parole, David Bli Blé, n’avait rien de grave pour pour empêcher cette AG de se tenir. Car les responsables syndicaux membres de ces intersyndicales et leurs différentes délégations devant prendre part à cette rencontre de ce jour à la Cathédrale Saint Paul d’Abidjan Plateau devaient se retrouver autour de 3 sujets à l’ordre du jour.
Ces sujets sont : informations, perspectives et Divers. Pourquoi le gouvernement refuse-t-il que cette AG se tienne comme l’ont toujours fait ces syndicats à la Cathédrale Saint Paul du Plateau ? Pour certains, l’intrusion de la Police au sein de la Cathédrale Saint Paul du Plateau est une flagrante violation du droit diplomatique du Vatican. Car, la Cathédrale fait partie d’un territoire du Vatican.
A l’arrivée de L’hebdomadaire L’Ecole sur les lieux, deux cargos de policiers étaient encore présents avec un participant dans l’un des cargos. Quant à la salle dans laquelle était prévue la réunion, elle était hermétiquement fermée. Une heure plutôt, des participants qui étaient dans la salle avaient été arrêtés, a-t-on appris. Après avoir joint l’un des responsables pour savoir, combien de participants avaient été arrêtés, la réponse était que pour le moment, l’IS-MENA et METFPA n’avaient pas encore fait le point de leurs camarades aux mains de la Police.
Sur sa page Facebook, Théodore Gnagna Zadi, président de la Confédération syndicale, plate-forme nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire, s’est indigné face à cette situation. « C’est avec consternation et indignation que j’ai appris l’arrestation de certains camarades venus assister à l’Ag de l’Is-Mena à la Cathédrale St Paul du Plateau », s’est-il offusqué.
Il n’a pas manqué de condamner cet état de fait. « Je condamne avec force cette violation des libertés syndicales dont on aurait pu se passer et j’invite le gouvernement à libérer nos camarades détenus injustement », a-t-il lancé.
Quant au président du CEP, national Diabaté Mamadou, il a indiqué que « la Police a fait l’AG à notre place. » « Malgré notre Résilience et notre engagement pour le dialogue, le gouvernement se joue le plus rusé. Après le report du 27 février et l’empêchement de l’AG, nous sommes face à notre destin. Si nous voulons maintenir la liberté syndicale intacte et pérenniser le syndicalisme en Côte d’Ivoire, nous n’avons qu’une seule alternative, faire une déclaration pour brandir le Préavis et lancer le mot d’ordre dès demain. Il y va de notre existence et notre liberté », a-t-il publié également sur sa page Facebook.
Dans la soirée, selon une information confirmée par les membres de l’IS-MENA et du MEFPA, ce sont 33 de leurs camarades qui ont été arrêtés puis libérés par la suite.
Benoît Kadjo