Le syndicat pour la revalorisation des personnelles de l’enseignement secondaire de Côte d’Ivoire (SYRES-CI), a organisé le samedi 27 juillet 2024 une conférence de presse dénommée conférence bilan au titre de l’année académique 2023-2024. Cette rencontre a eu lieu au siège du SYRES à Yopougon Abobo-Doumé. A cette occasion, Geye Abdoulaye, premier secrétaire général adjoint du SYRES-CI a annoncé un probable arrêt de travail de ladite formation syndicale en début de rentrée prochaine si leurs revendications ne sont pas satisfaites ou remises sur la table.
« Le SYRES-CI, solidaire de la déclaration du 08 mai 2024 annonçant un arrêt de travail dès l’entame de la rentrée scolaire 2024-2025, invite l’ensemble de ses militants à se mobiliser et à se tenir prêt pour l’exécution du mot d’ordre si le MENA nous y oblige », a lancé d’entrée de jeu, Gueye Abdoulaye.
Cette déclaration fait selon le premier secrétaire général adjoint du SYRES-CI suite à la signature du protocole d’accord d’août 2022 ainsi que le décret numéro 2022-598 du 3 août 2022 portant organisation du Ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration. Un cadre juridique, a-t-il poursuivi, qui avait abouti, selon ses propos, à la mise sur pied au sein de chaque ministère technique concerné, 05 au total, un comité sectoriel de dialogue pour traiter, au dire du conférencier, des questions urgentes spécifiques à son ministère.
Ainsi, a fait savoir l’adjoint de Arnaud Boka, secrétaire général national du SYRES-CI, 11 faîtières regroupant l’ensemble des syndicats du secteur Education-formation se sont engagés dans des discussions avec la tutelle. Ces pourparlers, a-t-il ajouté, ont permis de valider un ensemble de revendications. Ce sont entre autres, le reversement de salaires retenus pour fait de grève en 2019 et 2020, l’octroi d’une prime d’incitation, la suppression des cours de mercredi et le retrait de l’arrêté portant interdiction de la syndicalisation des directeurs d’école primaire…
Le SYRES-CI a noté qu’après plus de deux années de discussions, il y a une lenteur inexplicable en matière de satisfaction de ses revendications citées plus haut. « Le SYRES-CI, constate un mutisme du MENA malgré les conclusions de l’Assemblée générale des faîtières du 08 mai 2024 annonçant une année scolaire 2024-2025 trouble », a déploré Gueye Abdoulaye. « Nous réclamons une fois de plus avec force et vigueur le reversement de ces salaires suspendus », a-t-il ajouté.
En justifiant cette réclamation par le fait que ce n’est un fait banal de réclamer cette prime mais plutôt, il faut voir les motivations qui sont derrière. « Il n’y a que les enseignants qui utilisent leurs salaires comme budget de fonctionnement pour acheter des manuels et data pour la mise en ligne des notes chaque année », a fustigé Gueye Abdoulaye.
A travers son porte-parole, le SYRES-CI a appelé à la reprise du dialogue avec la tutelle. « Le SYRES-CI, soucieux d’un climat social apaisé pour une école de qualité et d’excellence, appelle à travers cette conférence de presse à la reprise du dialogue afin d’apporter des solutions pour la bonne marche du système éducatif ivoirien », a déclaré le conférencier.
Le secrétaire géné
ral adjoint du SYRES-CI a également donné son point de vue sur les résultats des différents examens à grands tirage. Il a avancé que « selon la Direction des examens et concours (DECO), l’ensemble des examens scolaires pour la session 2024, a enregistré 1.568.239 candidats. 875.288 ont été déclarés admis, soit un taux de réussite cumulé de 55,81. A cet effet, la DECO note ces progrès observés cette année dans les différents cycles d’enseignement traduisent au plan pédagogique une amélioration en cours dans les enseignements, apprentissage et dans les nouveaux outils d’évaluation. »
Gueye Abdoulaye a dit au nom de son organisation syndicale n’être pas d’accord à 100% avec cette affirmation de la DECO. « Le taux cumulé de 55, 81% est satisfaisant mais pas tellement, hormis le résultat au CEPE. On peut mieux faire », a-t-il battu en brèche. Il a insisté pour dire que ce résultat était insuffisant comparé aux taux de certains pays africains notamment le Bénin qui est à plus de 56% et même la France autour 91%.
Le conférencier a plutôt salué les acteurs du système éducatif ivoirien pour les efforts qu’ils consentent malgré les difficultés afférents au secteur. Ces difficultés, a-t-il énuméré, ont pour nom, l’inexistence de moyens de locomotion pour les personnels, à savoir les conseillers du primaire et du préscolaire, les inspecteurs pédagogiques du secondaire, le retard dans la mise en œuvre des budgets pour le fonctionnement des établissements etc.
« Nous notons au regard de ces résultats en nette progression que les enseignants consentent des sacrifices énormes pour assurer une école de qualité. Ils font preuve de résilience, de responsabilité et de haute conscience professionnelle », a-t-il fait remarquer.
Hélène Aka