Education nationale: Mariatou Koné fâchée pour mauvaises affectations

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Mariatou Koné, ministre de l’Education nationale ivoirienne n’est pas du tout contente. Elle vient de signifier ce mécontentement de la façon la plus vigoureuse. En annulant une décision d’affectation faite par ses proches collaborateurs.

En effet, plusieurs enseignants, ex-contractuels du Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA) ont pu bénéficier d’une réaffectation, créant un déséquilibre de personnels enseignants dans plusieurs localités. Suite à ces affectations massives, le désert total a été observé dans la localité d’Arrah. Selon notre source, dans cette région, ce sont au total 21 enseignants, tous, ex-contractuels qui ont voulu quitter la zone. Du coup, un manque criant d’enseignants s’impose subitement dans cette localité.

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Comme cette région, ces réaffectations massives ont été observées dans plusieurs autres localités. Vu le déséquilibre lié au manque de personnels enseignants, la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, après avoir qualifié cela « d’affectation irrégulière », a produit une note dans la journée du jeudi 06 octobre 2022 pour annuler toutes ces réaffectations.

Ainsi, tous les concernés ont été invités à regagner leurs établissements d’origine pour reprendre le service. A en croire notre source, lui-même dans la situation, noyé par les difficultés pécuniaires et alimentaires, il a voulu se rapprocher de sa famille pour réduire ses charges en attendant le « nerf de la guerre ». Cette décision ne doit pas toucher les seuls enseignants. Qui ont voulu faire comme les autres. Changer le lieu du travail. Elle doit aller au-delà. Mariatou Koné doit balayer devant sa porte et mettre fin au népotisme malheureusement érigé en règle dans son cabinet.

Car, si les enseignants qui donnent le savoir ne sont pas des exemples dans le service, c’est là, toute la société qui en pâtit. Aujourd’hui, certains enseignants ne se le cachent pas pour affirmer tout haut que tous les services sont payants au Ministère de l’Education nationale. « Pour une affectation, c’est entre 200.000 FCFA et 300.000 FCFA qu’on paie pour être satisfait », explique un enseignant qui a obtenu sa réaffectation par cette pratique. Et ce n’est pas la seule pratique. On note l’immatriculation des élèves, des corrections ou obtention d’information sur les espaces Codipost.

Dans les inspections, on demande aux parents entre 5000 FCFA à 10.000 FCFA pour identifier un élève ou rattraper un retard dans l’identification de l’élève. Ne supportant pas les terribles conditions de vie qu’ils ont menées pendant les deux années d’incertitude, certains ex-enseignants contractuels ont décidé, juste après la prise du décret de leur intégration, pour solliciter des localités pouvant leur offrir des conditions meilleures en attendant le premier salaire ou le mandatement.

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On apprend par certains qu’ils ont corsé leur endettement. Ils ont déboursé, en contractant des prêts, 300.000 FCFA au minimum pour obtenir ce changement de lieu de service. Cet argent est tombé à l’eau. Désormais, ces nouveaux enseignants ont maintenant le regard tourné vers la tutelle et le Ministère de l’Economie et des finances. Ils espèrent bénéficier d’un minimum salarial afin de scolariser leurs enfants et rembourser leurs nombreuses dettes. Et pourquoi ne pas, percevoir dans l’immédiat, leurs arriérés de 9 mois de salaires pour l’année écoulée.

Ouattara Songuifolo Jonas