Côte d’Ivoire : Les grands défis du secteur éducation formation qui attendent le gouvernement en 2022

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Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a prononcé son traditionnel discours de fin d’année 2021 et de nouvel an 2022, le vendredi 31 décembre 2021. Comme d’autres secteurs, il a fait part des actions du gouvernement dans le secteur de l’éducation. A cet effet, le chef de l’Etat ivoirien s’est appesanti sur les réformes qui ont eu lieu en 2021.

Ces réformes concernent la tenue des 5èmes Etats généraux de l’Education et l’alphabétisation (EGENA), lancés en juillet 2021 par la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, en vue de faire le diagnostic et trouver des solutions adéquates aux maux qui minent l’Ecole ivoirienne. Il a, également, parlé des travaux de réhabilitation entrepris par le Ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, dirigé par Dr N’guessan Koffi.

Ces travaux, a dit le président Ouattara, concernent la réhabilitation des Lycées techniques d’Abidjan et de Yopougon, le Lycée professionnel commercial de Yopougon, le Centre bureautique, de la communication et de gestion (CBCG) de Cocody, qui ont fait savoir Alassane Ouattara « devraient s’achever en 2022 afin d’améliorer l’employabilité de nos enfants. » Le président ivoirien a aussi fait cas des acquis au niveau du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il s’agit, entre autres, l’ouverture de la nouvelle université de San Pedro qui a effectué sa première entrée académique le 18 octobre 2021, lieu par excellence du lancement officiel de la rentrée unique dans toutes les universités et grandes écoles publiques et privées.

Plusieurs défis attendent le gouvernement ivoirien dans le secteur de l’Education en 2022.

« Par ailleurs, afin d’offrir un cadre de formation adéquat à nos jeunes, nous avons lancé un programme de construction et de réhabilitation de plusieurs cités et restaurants universitaires. Ainsi, nous avons, en 2021, ouvert les cités universitaires de Williamsville, Port-Bouët 1 et 2, et de Korhogo, de même que les restaurants universitaires de Daloa et Korhogo », a affirmé le président Alassane Ouattara.

Les actions pour 2022

Le président Alassane Ouattara a, également, jeté quelques pans des projets du gouvernement au niveau de l’Education-formation. Pour lui, les recommandations  des EGENA sont très attendus  en 2022 afin d’améliorer le contenu et les méthodes d’enseignement du système éducatif ivoirien.A en croire Alassane Ouattara,au niveau supérieur, les projets de construction des cités universitaires vont continuer.  « Ce programme se poursuivra, en 2022, avec l’ouverture des cités universitaires d’Abobo 1 et 2, de Port-Bouët 3, de Vridi, ainsi que de nouveaux restaurants universitaires à Cocody et Abobo-Adjamé », a révélé le chef de l’exécutif ivoirien. Il a annoncé, à cet effet, l’ouverture de l’Université de Bondoukou qui, comme l’Université de San-Pedro qui a ouvert ses portes en octobre 2021, lors de la rentrée académique, ouvrira ses portes à la rentrée académique en octobre 2022-2023. 

« Nous mettrons aussi en œuvre l’école de la deuxième chance afin de reconvertir certains diplômés sans emploi, d’accompagner les jeunes sans diplôme ou qualification dans des métiers à visée d’insertion rapide, ainsi que dans leurs projets d’insertion professionnelle et sociale », a-t-il rassuré.

Les défis pour le secteur Education-formation

A l’issue du discours du chef de l’Etat, concernant les grandes orientations des actions gouvernementales en 2022, au niveau du secteur de l’Education, il est clair que d’autres défis restent à relever. Au niveau primaire et du secondaire, il est question de sortir des recommandations issues des EGENA qui prennent en compte les préoccupations de l’ensemble des parties prenantes. Et le plus difficile, c’est de pouvoir mettre en application, une partie de ces recommandations afin de rassurer les bénéficiaires.

Il y a également l’organisation des examens à grand tirage sans fioriture au niveau de l’Education nationale. Car l’année dernière, malgré la détermination de la ministre Mariatou Koné, l’examen de BEPC a été entaché par des situations inappropriées. A savoir, des erreurs dans les sujets, la tricherie qui a encore fait parler d’elle alors que le slogan choisi par Mariatou Koné était « Zéro tricherie », avec la menace de radier tous ceux qui seraient en flagrant délit de tricherie et de fraude. Il y a, par ailleurs, la doléance des enseignants de mettre fin le recrutement d’instituteurs-adjoints avec le niveau BEPC. Mariatou Koné a, également, annoncé des réformes. Ces réformes devraient connaître leur première année d’application en 2022.  Il s’agit, entre autres, de l’évaluation des IEPP, des DRENA et des directeurs d’écoles… Le président Alassane Ouattara a également souligné un élément important de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

Il s’agit de la mise en œuvre de l’Ecole de la dernière chance. Un programme important pour le ministre N’guessan Koffi. Il s’agit de former les jeunes sans diplômes aux métiers professionnels tels que la vente en boulangerie, dans les supermarchés… Cette école constituera un véritable réseau de création d’emploi et de lutte contre l’oisiveté, le chômage et devrait officiellement ouvrir ses portes. Au niveau du Supérieur, les grandes réformes annoncées par le ministre Adama Diawara sont très attendues. Il a parlé de l’évaluation des grandes écoles et universités privées devant permettre de mieux orienter les nouveaux bacheliers etc. Prof. Adama Diawara est aussi attendu sur un premier bilan de la rentrée unique.

Et comme, il l’a fait pour l’Université de San-Pedro, à la rentrée, il devrait faire de même pour l’Université de Bondoukou à la rentrée académique 2022-2023 avec l’ouverture officielle de la première université publique du Gontougo. Au niveau de l’Education, le gouvernement devrait rassurer les populations sur la construction d’écoles dans certaines localités ou combler le déficit d’enseignants dans certaines localités du pays où les écoles sont encore tenues par des bénévoles. Bonne année donc à tous !

Benoît Kadjo